“We are the granddaughters of the witches you couldn’t burn”

Oct 26, 20200 commentaires

The concept of the witch as the centre of a battle today

For years now, the feminist movement has been recuperating the concept of the witch as a statement of strength and empowerment to fight for their gender, politics, sexuality or environmental health. The idea of the witch has been reinforcing solidarity between women.

Like the afro-descendant community in the US, feminists have recuperated a concept that has been an image of vilification and condemnation and given it an antagonist meaning. Women are recuperating the idea of the witch in a positive way: the witch as a folk healer, who today would be considered a doctor and was popular in her community.

At the same time, a counter-revolution is taking place. Hollywood, for instance, is projecting the same image the witch that was used in the witch-hunt of the 16th and 17th century. In the movie’s women are portrayed as evil, powerful woman who are out to destroy the world and to destroy men. As stated by political philosopher and activist Silvia Federici, the concept of the witch has become the centre of a battle.

“People think it’s just a legendary, an imaginary character. It’s not! There were actually women who were accused, arrested and killed.”

– Silvia Federici

Indeed, powerful women started being demonized in the 1400s, during the rise of male-centric Christianity in Europe in the middle ages, along with the growth of early capitalism. According to Silvia Federici, it was German churchman Heinrich Kramer who, around 1468, gave the word „witch“ a pejorative meaning in his „Malleus Maleficarum“, a sort of manual on how to hunt „witches“, women who were deemed to be morally corrupt.

The publication of the book only increased the sentiment of fear towards these „witches“ who were being killed by local governments in between 1500 and 1600, the peak of witch-hunting in Europe, leading to the death of around 80,000 women.

Witch-hunt cemented patriarchal power through the continuance of myths on women being associated with the devil and black magic. Society was intimidated by women with power which in turn left women in the lower rungs of society, limiting their economic opportunities and their participation in civil society’s discourse.

This fear of non-conforming women didn’t stop in Europe. It was then brought to Africa and the Americas by European colonizers in the 1600s and 1700s. 

Today, women should not only embrace the concept of the witch, but also learn more about the real history of the women who were accused, arrested, persecuted and so brutally murdered. For too long, the history of the witch hunt has been erased or has been transformed into a legend, so that many people today do not know that women were in fact accused of being witches and killed. “We need to know about it, because it is important to understand what is happening in the present” concludes Federici.


Le concept de la sorcière comme centre d’une bataille aujourd’hui

Depuis des années, le mouvement féministe a récupéré le concept de sorcière comme une déclaration de force et de lutte pour leur sexe, leur politique, leur sexualité ou leur santé environnementale. L’idée de la sorcière a renforcé la solidarité entre les femmes.

Tout comme la communauté afro-descendante aux États-Unis, les féministes ont récupéré un concept qui était auparavant une image de diffamation et de condamnation et lui ont donné un sens antagoniste. Les femmes récupèrent l’idée de la sorcière de manière positive : la sorcière comme guérisseuse populaire, qui serait aujourd’hui considérée médecin et populaire parmi sa communauté.

Dans le même temps, une contre-révolution est en cours. Hollywood, par exemple, projette la même image de la sorcière que celle utilisée dans la chasse aux sorcières des 16e et 17e siècles. Dans les films, les femmes sont représentées comme des femmes malfaisantes et puissantes qui cherchent à détruire le monde et à détruire les hommes. C’est pourquoi, pour la philosophe et militante politique Silvia Federici, le concept de sorcière est devenu le centre d’une bataille.

“Les gens pensent que ce n’est qu’un personnage légendaire, imaginaire. Ce n’est pas le cas ! Il y avait en fait des femmes qui ont été accusées, arrêtées et tuées”.

– Silvia Federici

En effet, les femmes de pouvoir ont commencé à être diabolisées dans les années 1400, lors de la montée du christianisme masculin en Europe au Moyen-Âge, parallèlement à la croissance du capitalisme. Selon Silvia Federici, c’est l’ecclésiastique allemand Heinrich Kramer qui, vers 1468, a donné au mot “sorcière” un sens péjoratif dans son “Malleus Maleficarum”, une sorte de manuel sur la façon de chasser les “sorcières”, des femmes qui étaient considérées moralement corrompues.

La publication de ce livre n’a fait qu’accroître le sentiment de peur envers ces “sorcières”, tuées par les gouvernements locaux entre 1500 et 1600, le pic de la chasse aux sorcières en Europe, entraînant la mort d’environ 80 000 femmes.

La chasse aux sorcières a cimenté le pouvoir patriarcal en perpétuant les mythes selon lesquels les femmes étaient associées au diable et à la magie noire. La société a été intimidée par les femmes au pouvoir, ce qui a laissé les femmes dans les échelons inférieurs de la société, limitant leurs opportunités économiques et leur participation au discours de la société civile.

Cette crainte des femmes non-conformistes ne s’est pas arrêtée en Europe. Elle a ensuite été introduite en Afrique et en Amérique par les colonisateurs européens dans les années 1600 et 1700. 

Aujourd’hui, les femmes devraient non seulement adopter le concept de la sorcière, mais aussi en apprendre davantage sur la véritable histoire des femmes qui ont été accusées, arrêtées, persécutées et si brutalement assassinées. Pendant trop longtemps, l’histoire de la chasse aux sorcières a été effacée ou transformée en légende, de sorte que beaucoup de gens aujourd’hui ne savent pas que des femmes ont en fait été accusées d’être des sorcières et tuées. “Nous devons le savoir, car il est important de comprendre ce qui se passe dans le présent” conclut Federici.