Marche Féministe 2024

La lutte pour l’égalité continue !

Rejoins la Marche Féministe :
8 mars 2024 à 17h - Place de Paris

POURQUOI PRENDRE LA RUE LE 8 MARS À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES ?

CAR EN VUE DE LA SITUATION GLOBALE ET NATIONALE, NOUS SOMMES ENCORE À DES ANNÉES LUMIÈRES DE POUVOIR CRIER VICTOIRE EN MATIÈRE D’ÉGALITÉ DES GENRES !

L’égalité est menacée et dans de nombreux pays les droits des femmes régressent. Le Luxembourg n’est pas épargné! Les femmes continuent à avoir moins d’argent que les hommes, que ce soit en termes de revenu ou de patrimoine1, elles sont 6 fois plus nombreuses à travailler à temps partiel2 et sont surreprésentées dans les secteurs sous-payés. Pour celles qui touchent déjà la retraite, c’est le grand écart, elles touchent 43%3 moins que les hommes. A la maison, ce sont encore souvent les femmes qui font le gros du travail domestique non rémunéré et qui portent la charge mentale du foyer4. Des politiques familiales favorisant la présence de la mère au détriment de celle du père, comme le congé de maternité et de paternité inégal, ne font que perpétuer cette injustice. Face à la crise du logement qui touche l’ensemble de la population, ce sont encore les femmes qui sont touchées le plus lourdement: elles ont moins de budget et sont plus souvent seules avec des enfants à charge. Les familles monoparentales, à plus de 80% féminines5, font également face à un système fiscal très injuste favorisant les couples mariés. Les victimes de violence domestique se retrouvent souvent confrontées au manque de places dans les foyers d’accueil et dans l’incapacité de se loger sur le marché privé, leur laissant pour seul choix la violence ou la rue. Et la violence se dirige encore et surtout contre les femmes: En 2022, parmi les victimes d’un événement de violence domestique pour lequel une expulsion a été ordonnée par le parquet, 230 sont des femmes, 316 sont des hommes. Au Luxembourg, 1 femme sur 4 affirme avoir vécu une situation de violence sexuelle au cours de sa vie7. Enfin, si nous nous tournons vers la représentation politique, nous sommes encore loin d’atteindre la parité; 19 sur 100 bourgmestres sont des femmes, 20 sur 60 sont députées, 5 sur 15 sont ministres. Les femmes partagent ces discriminations avec d’autres groupes vulnérabilisés et beaucoup d’entre-elles font face à des discriminations multiples: la communauté LGBTQIA+, les personnes racisées et les personnes migrantes, les personnes âgées et en situation de handicap ainsi que les étudiants.

A ces quelques exemples nationaux, s’ajoute un constat international accablant. Partout dans le monde, des mouvements réactionnaires et l’extrême droite progressent, et les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ s’en trouvent impactés. La traite, la mise en cause du droit à l’avortement, le viol comme arme de guerre, les violences sexuelles dans le contexte migratoire, les restrictions vestimentaires, les atteintes à la liberté, les mutilations génitales et les mariages forcés sont autant de fléaux qui touchent encore les femmes en 2024.

Les causes sont les mêmes partout dans le monde: sexisme structurel, patriarcat et misogynie.

Aujourd’hui, nous exhortons le Chambre des députés, le gouvernement et le Conseil d’Etat  à reconnaître ce constat et à inclure une perspective d’égalité des genres dans la conception, l’émission d’avis et l’approbation des textes législatifs. Nous affirmons cette revendication face à une neutralité de genre encore reconnue comme option par le législateur dans l’acte d’évaluation d’impact des projets de loi. Nous tenons à rappeler qu’il n’existe pas de neutralité de genre en termes de politiques et de textes de loi, et tout ce qui se veut neutre en genre, discrimine inévitablement le groupe déjà défavorisé.

La réponse pour garantir des politiques féministes qui luttent réellement contre toute forme de discrimination se trouve dans le gender mainstreaming8: tandis que l’Union européenne en a fait un pilier depuis les années 1990, il est grand temps que le Grand-Duché en modernise sa conception. Une politique qui intègre la dimension de genre est une politique pour laquelle on a examiné de manière comparative la situation des femmes et des hommes concernés, on a identifié les éventuelles inégalités entre les sexes, et on a cherché à les réduire ou à les éliminer. Des actions concrètes sont aujourd’hui plus que jamais indispensables.


1 Sierminska, E., Piazzalunga, D., Grabka, M.,  (2019)  Transitioning Towards More Equality? Wealth Gender Differences and the Changing Role of Explanatory Factors over Time. https://liser.elsevierpure.com/ws/portalfiles/portal/11505657/WP_N_2018_18.pdf 

STATEC (2023) Emploi et salaires des hommes et femmes au Luxembourg. https://statistiques.public.lu/dam-assets/catalogue-publications/regards/2021/regards-06-21.pdf 

2 STATEC (2023). Panorama sur le monde du travail luxembourgeois.https://statistiques.public.lu/dam-assets/catalogue-publications/regards/2023/regards-06-23.pdf 

3 European Parliament. (2019)- Gender pension gap in the EU: https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/BRIE/2019/631033/IPOL_BRI(2019)631033_EN.pdf 

Updates:https://ec.europa.eu/eurostat/databrowser/view/ilc_pnp13/default/table?lang=en

4 PRB. (2023) Off the Clock: Europeans Can Expect to Spend Over Half of Their Lives After Age 15 Providing Unpaid Care Work. https://www.prb.org/resources/off-the-clock-europeans-can-expect-to-spend-over-half-of-their-lives-after-age-15-providing-unpaid-care-work/

5 European Parliament. (2020) The situation of single parents in the EU. https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2020/659870/IPOL_STU(2020)659870_EN.pdf 

6 MEGA. (2023) Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence. https://violence.lu/wp-content/uploads/2023/06/Rapport-violence-2022-version-finale-MEGA.pdf 

7 STATEC. (2022) Les femmes face à la violence. https://statistiques.public.lu/dam-assets/catalogue-publications/regards/2022/regards-05-22.pdf 

8 UN Women. Gender mainstreaming. https://www.unwomen.org/fr/how-we-work/un-system-coordination/gender-mainstreaming


Signataires : 

Rendez-vous :

8 mars à 17 heures

Place de Paris